Le blog de Sylvain

Après m'être bien "brouté" les doigts le samedi dans un 8a+ à Saint Loup, je décide de profiter du beau dimanche annoncé pour aller faire un petit tour en montagne.
Direction les Aiguilles Rouges au dessus de Chamonix. Je ne fréquente quasiment plus la vallée de Chamonix et le massif du Mont Blanc en général en raison du monde que draîne la capitale mondiale de l'alpinisme.
Mais, avec la fin des vacances, la montagne commence à retrouver un "certain" calme.
La Traversée des Crochues est une classique des Aiguilles Rouges. On y accède en prenant le téléphérique de la Flégère puis le télésiège de l'Index. Cette méthode "mécanisée" permet de rejoindre le pied de l'arête, le col des Crochues, en 1h.
Cette course est peu difficile. La première longueur est la plus dure avec un dièdre de 30m en IV -. La suite se déroule plus ou moins sur le fil de l'arête avec quelques pas d'escalade entrecoupés de marche sur des vires. Rien de difficile et qui plus est avec un rocher bien sain du fait de sa fréquentation importante. L'ambiance y est peu impressionnante et la vue sur le massif du Mont Blanc superbe. On rejoint le col des Dards au bout de la traversée puis c'est la descente sur le Lac Blanc avant de revenir à la Flégère par le sentier.
J'ai pris la 1re benne pour être sûr d'être dans les premiers sur l'arête. J'avais quand même un peu peur qu'il y est du monde malgré la fin de saison.
J'ai laissé passé un guide avec son client puis je suis parti tranquille avant le gros de la troupe (il n'y eû finalement pas tant de monde que ça).
En prenant vraiment mon temps, j'ai mis une petite 1h1/2 pour traverser avec un bonne pause au sommet.
Il y avait un peu de neige dans les passages en versants N, mais rien de méchant.
Par contre, quel choc, après ce petit moment de solitude, de rejoindre le Lac Blanc et ses "tonnes" de touristes marcheurs venant en 1h de la Flégère. Il en faut pour tout le monde.
Ce fût une bonne petite journée en montagne avec la découverte d'une course bien sympa dans laquelle il est facile d'emmener du monde pour une première initiation à l'escalade sur arête.

Rando en altitude aujourd'hui du côté du massif des Diablerets. La Tour St Martin, appellé aussi la quille du diable, est une curiosité géologique que l'on atteint depuis le col du Sanetch.
Au Sanetch, j'y viens d'habitude pour grimper en grandes voies. Mais il existe quelques belles randos, notamment du côté du glacier de Tsanfleuron. Ce glacier est celui du massif des Diablerets où se trouve le domaine skiable. Ce glacier fond à vu d'oeil du fait de sa faible épaisseur.
Pour accéder à la Tour St Martin, on traverse d'immenses lapiazs bordant le glacier. On se croirait presque sur la lune par endroit. Il y a beaucoup de distance pour aller à la tour. On évolue sur un immense plateau minéral.
L'ambiance change radicalement lorsque l'on arrive au terme de la rando. D'un côté, un plateau glaciaire débonnaire et de l'autre une face de 1500m de haut avec Derborence dans le fond. Cette cassure est le résultat d'un éboulement datant des années 1700 où, à la faveur d'un séisme, 50 millions de m3 de rochers sont descendus dans la vallée. C'est assez impressionnant.
Et à la limite de la cassure, il reste la fameuse Tour St Martin qui, côté glacier mesure une quarantaine de mètres et côté Derborence quasi 1200m.
Cette rando vaut vraiment le déplacement, elle est facile et donne accès à des paysages surprenant et superbes. En plus la vue sur les 4000 du valais est grandiose, du Grand Combin à l'ouest jusqu'au Lagginhorn à l'est.

Les rochers de Leschaux se trouvent dans les aravis au dessus du Petit Bornand. La barre rocheuse où se trouvent les voies est orientée SW et surplombe la vallée.
Cette voie est un projet de Thierry. Il l'avait repéré lors d'une visite précédente à Leschaux. Pour ma part, j'en avais entendu parler, mais sans jamais regarder réellement le topo.
C'est la plus belle de la face en terme de qualité de rocher. Il semble que les autres voies présentent des sections en rocher péteux et ne laissent pas de souvenirs impérissables.
Elle est assez soutenue avec, hormis la première longueur en 6a, des longueurs allant de 6b+ à 7a.
Cette voie a fait l'objet d'un rééquipement il y a peu avec de nouveaux goujons et des relais chaînés. C'est du luxe pour une grande voie.
Nous n'avons pas été déçus par la voie et la qualité du rocher dans certaines longueurs. Quelques pas bien durs et quelques mousquetonnages un peu loin à mon goût sont venus ponctuer l'ascension.
Pourtant, c'était pas gagné d'avance vu l'état de la cordée (Thierry et moi) au point de rendez vous le matin.
Entre Thierry qui n'avait quasiment pas dormi en raison d'une sombre histoire de voisins et moi qui m'était levé plein de vase avec une méchante envie de tout renvoyer et sans pouvoir rien avaler, nous avions tout deux de belles têtes de vainqueurs. Mais bon, on a quand même tenté le coup et au final, vu l'état de forme des protagonistes, ça s'est plutôt bien passé.
Nous avons tiré les premiers rappels avec l'arrivée du soleil. On était dans le bon timing, car avec la chaleur annoncée pour cette journée, on ne se serait pas vu grimper au heures chaudes.

Me voilà de retour au Sapey dans les aravis pour une nouvelle voie pas trop difficile avec Nico.
Cette voie est assez abordable en terme de cotations avec des longueurs bien équipées pour le Sapey. En effet, ce n'est pas trop engagé entre les points ce qui permet de réduire la marge entre le niveau d'escalade intrinsèque du grimpeur et la cotation de la longueur. De plus, l'escalade y est bien variée.
Nico a pû donc faire ses premières longueurs en tête en grandes voies en limitant le facteur psychologique lié à l'espacement des points. Il faut encore un peu de pratique pour rendre les manips de cordes complètement sécu et efficaces, mais ça s'est bien passé pour une première.
Côté ciel, nous avons grimpé entre et dans les volutes de brumes. Ces conditions nous ont permis de grimper en tee-shirt, mais sans se cailler du fait des températures très douces. C'était de bonnes conditions de grimpe pour le Sapey où, d'habitude, on a le choix entre mourir de chaud ou mourir de froid.
Une journée sans stress dans une jolie voie !

Après avoir passé de nombreuses journées en falaise à faire des croix, il est temps de remettre les pieds en moyenne montagne. Il va falloir penser à la saison hivernale et se remettre la caisse gentillement pour fin octobre. De plus, avec la chaleur actuelle, les conditions de grimpe ne sont pas top pour faire des perfs en falaises de moyenne altitude.
Direction le Pic Boré dans le chablais au dessus de Saint Gingolph pour voir ce que donne les jambes avec le peu d'activité qu'elles ont depuis un bon moment.
Le Pic Boré est une petite rando bien bucolique au milieu des alpages chablaisiens avec une vue superbe sur le lac Léman et ses rives côté Lausanne. La partie finale remonte une belle arête herbeuse sans difficultés, mais elle donne un petit côté aérien à la ballade. Très peu de monde aujourd'hui sur ce sommet, par contre, il n'en était pas de même à la Dent d'Oche et aux Cornettes de Bises que j'ai pû observer à la jumelle.
Ca fait du bien de remettre les pieds en montagne (même si c'est de la petite montagne) et de repèrer quelques nouvelles lignes à ski pour cet hiver.
Pour les cuisses, c'est pas trop mal, même si ça reste une petite balade tranquille.

La saison de ski de rando a pris fin plus tôt que prévu cette année. Malgré 50 000 m de dénivelé, elle ne restera pas dans les annales. Je n'ai pas fait autant de pentes raides que je l'espérais et cette saison fût assez "butogène". Il faut être philosophe, on ne gagne pas à tous les coups et puis, toutes les pentes et couloirs raides non skiés cette année seront encore là la saison prochaine.
Depuis, j'ai repris la grimpe en couennes et ça repart pas trop mal avec quelques voies dures déjà réalisées (jusqu'à 8a) . Je suis encore pas trop motivé pour la grande voie, mais ça va venir.
Et pendant ce temps, Laetitia continue sa préparation pour ses échéances de trails (Transjutrail et CCC).
Nous reprenons donc la rando aujourd'hui pour profiter de cette belle et chaude journée et se faire un peu les cuisses.
Direction les Rochers de Naye au dessus de Villeneuve en Suisse. Nous montons côté N pour redescendre côté S en passant par le col de Chaude que nous connaisons déjà pour y être venus voir l'été dernier une fabrication d'Etivaz (fromage d'alpage suisse). C'est une belle boucle (pas mal de distance) où nous avons encore trouvé un peu de neige dans certains endroits. La vue sur le lac Léman est superbe depuis le sommet. Nous avons fait 1150 m de dénivelé pour un parcours de 4h30, pauses comprises. On y est allé bien cool, histoire de ne pas rentrer trop cassé (surtout pour moi).
Une bonne journée tranquille en montagne !

Me voilà de retour du côté du Ritord dans la vallée du Grand St Bernard pour finir la "quadrilogie" des lignes évidentes de ce versant SW. Personne pour m'accompagner aujourd'hui. Rien de grave, ça me permettra d'avancer à mon rythme.
Départ de la voiture à 6h20, sommet du couloir à 10h35 après 1850 m de dénivelé et quelques poses. C'est toujours aussi loin ces couloirs !
J'aurais pû partir plus tard (vu l'orientation du couloir) mais j'avais envi de le remonter à la fraîche pour ne pas trop chauffer dedans et bénéficier d'une neige bien portante. Du coup, au sommet, après m'être confectionné un bon trou dans la neige et un petit muret pour m'abriter du vent, j'ai fait bronzette, des globules et la sieste pendant 1h45 en attenant que le couloir dégèle. Le top à 3500 m.
Le haut du couloir voit le soleil très vite alors que le bas, abrité par un éperon rocheux, chauffe bien plus tard.
Cette situation est délicate à gérer. Il ne faut pas descendre trop tard car le haut serait trop décaillé, mais pas trop tôt non plus car le bas n'aurait pas le temps de détendre.
J'ai attaqué la descente à 12h15. Le haut était revenu juste ce qu'il fallait. Pour la bas, en skiant les contre pentes rives droites (les premières au soleil), la neige était déjà un peu souple. Ca m'a permis de faire pas mal de virages à un bon 45° au dessus de petites barres rocheuses en essayant de tirer au maximum sur la droite.
J'ai négocié quelques goulottes (dûes aux coulées de purge) dans le bas avant de lâcher les skis dans les belles pentes sous le couloir, pentes revenues juste à point.
Pour moi, c'est le plus raide des quatre, avec du ski soutenu dans le 40-45° et assez exposé en haut du fait du coude dans le tiers supérieur.
En haut, le départ se fait par une traversée à un bon 45° au dessus des rochers afin de pouvoir récupérer la ligne du couloir. Rien de difficile, mais ça met vite en condition.
La suite de la descente est un copier coller de ma dernière visite il y a une semaine. Neige transfo à souhait jusqu'à Challand d'en haut. Pour la suite, ça sent le printemps. Grosse fonte depuis la semaine dernière et neige un poil pourrie pour rejoindre le chemin dans la forêt. Le "dit" chemin n'est plus complètement enneigé et oblige à quelques déchaussages.
D'autres lignes sont envisageables dans le secteur, plus soutenues et "tordues", plus typées "faces". A voir avec un meilleur enneigement.
PS : il n'y a pas beaucoup de photos ; quand on est seul, c'est pas facile de se prendre dans l'action.

Petite incursion dans le val d'Hérens où, vu la météo annoncée, 'espérais pouvoir trouver un peu de luminosité.
La pointe du Tsaté se trouve au dessus des Haudères sur la route qui mène à Arolla.
Ca sent le printemps dans le valais, la neige remonte doucement mais sûrement. Nous avons porté les skis quinze minutes puis ça passe jusqu'au sommet. La neige, avec la couverture nuageuse et le fohen, était bien pourrie au départ. Puis, on a trouvé de la neige regelée à partir de 2000 m.
Laetitia s'est arrêtée avant le sommet pour cause de talure au niveau du tibia. Je pense que ce sera la dernière de la saison pour elle (sans compter la sortie ski-barbecueski-barbecue). J'ai donc continué seul jusqu'au sommet et attaqué la descente avant que la neige ne soit complètement transfo (d'ailleurs, je ne suis pas sûr qu'elle ait transformé en haut avec les nuages). Je me suis fait secouer les cuisses. Dans le bas, il y a eû quelques sections bien revenues avant de retrouver la neige pourrie jusqu'au sol. Nous avons gratté sur les bandes de neige pour descendre le plus bas possible, mais nous avons dû déchausser avant la voiture. A cette saison, ça commence à être la règle.
C'était pas du grand ski mais nous avons fait une belle balade. Nous y retournerons avec une vrai neige transfo car la descente est belle. Ca m'a permis également de jeter un oeil sur la face N du Pigne d'Arolla qui semble assez rempli en neige. Je vais attendre la prochaine perturbation pour que ça remette de la poudre et je pense que ce sera l'heure de faire une tentative.

Direction aujourd'hui les couloirs situés sous le sommet du Ritord au dessus de Bourg St Pierre dans la vallée du Grand St Bernard.
C'est mon troisième couloir au Ritord et c'est toujours aussi beau. Orientés SW à W, les descendre en neige transfo est un vrai régal. Ces couloirs, hauts de 450 à 500 m sont assez larges et permettent d'allonger les courbes. Ils ne sont pas très raides, un bon 40° de moyenne avec quelques sections proches de 45°. Avec un peu de marge  et des cuisses, on peut skier vite en alignant les virages.
Les conditions étaient bonnes malgré quelques boules dans le bas qui, en ramollissant avec le soleil, ne gênaient absolument pas.
Les pentes d'accès aux couloirs sont soutenues. Elles étaient également revenues lors de notre descente vers 13h30 et c'est au final 1900m de dénivelé en neige transfo que nous nous sommes envoyé avec Jean Marie.
Le seul problème de ces neiges, c'est que ça se skie tellement facilement qu'on descend à Mach2 et donc, ça dure pas longtemps.
Il en reste encore quelques uns dans le secteur à faire, on reviendra.

Petite journée d'initiation pour accompagner Philippe qui voulait faire découvrir le ski de rando à trois de ses potes.
Nous choisissons les Monts Telliers au Grand St Bernard car c'est un sommet facile d'accés sans trop de dénivelé (1000m). Nous avons eû beaucoup de vent au sommet en raison du fohen qui soufflait fort de l'Italie.
Neige très correct avec pas mal de transfo à la descente malgré le froid dû au vent. Les copains de Philippe avaient l'air content malgré quelques gros efforts pour certains (n'est ce pas Thomas). Mais tout le monde est arrivé au sommet sans encombres.
Journée bien sympas.