11/10/08 : Escalade : "L'oiseau de feu" à la Mamule (Aravis)

J'avais déjà entendu parlé de cette voie à la Mamule, mais je n'avais jamais bien pris le temps d'en regarder le topo. Heureusement, l'infatiguable Thierry l'avait en projet.
La mamule se situe rive droite au pied de la combe de la Grande Forclaz dans les aravis au départ du parking des confins.
Donc, profitant d'une belle journée d'automne annoncée par la météo, nous décidons de tenter le coup.
Le topo Piola note 4 étoiles à cette voie qualifiée de soutenue ou le niveau obligatoire fleurte avec le 6c aléatoire.
10 longueurs soutenues dans le 6b+ 6c avec 2 longueurs 6c+, ça donne envie.
Et bien on a pas regretté la marche d'approche un peu longue (quasi 2h). Parce que cette voie fait partie du must qu'il m'est été donné de grimper. Je la compare avec d'autres perles comme Zauberberg à Gramusset, Alcootest aux tours d'Areu, ou encore Nikita aux Gastlosen.
Il n'y a rien à jeter. Le rocher y est superbe, l'escalade soutenue et très technique avec un engagement certain dans les longueurs. Elle demande une très bonne lecture et une anticipation constante car c'est une escalade sans retour. Pas le droit de se fourvoiller dans l'itinéraire car il est souvent impossible de désecalader en cas de mauvaise lecture. Et vu l'espacement entre les points, une erreur est sanctionnée par un beau vol.
La 2me longueur en 6c est fabuleuse, technique et toute en friction avec des mouvements obligatoires loin au dessus du dernier point. Il faut rester zen et maîtriser à la fois sa technique et ses émotions.
En la grimpant, je pensais souvent aux ouvreurs en me disant : " Les salauds, regardes ou ils ont mis le prochain goujeon !" D'ailleurs, chapeau à Piola pour ouvrir du bas des longueurs de ce genre avec le perfo au baudrier.
Nous nous sommes partagés les longueurs en tête avec Thierry et je suis d'autant plus content d'avoir fait cette voie que j'en ai réussi toutes les longueurs à vue. Certes, il n'y a pas de longueurs en 7a et plus, mais c'est une escalade tellement exigeante à tout point de vue qu'elle vaut autant que certaines voies avec du 7a dedans.
Nous avons fait une petite longueur de chauffe en bas car la paroi prend le soleil assez tard. Nous avons attaqué à 11h et nous étions de retour aux sacs à 17h. Du coup, nous sommes arrivés quasi à la nuit aux confins.
Ca fait une bonne journée bien remplie, mais ça vaut le déplacement.
Au final, une voie top classe ou, à mon avis, mieux vaut avoir un peu de marge pour éviter, au mieux, de se prendre un but, ou au pire, de se retrouver les pieds 2 mètres au dessus du dernier point dans un grand moment de solitude, prémice dans ce cas d'une belle ratasse.